Embaucher un salarié au SMIC implique généralement bien plus que de simplement payer le salaire minimum légal. En effet, il faut tenir compte de divers éléments qui viennent s’ajouter à ce montant brut et qui constituent le véritable coût du salarié pour l’employeur. Dans cet article, nous allons détailler les différents aspects à considérer pour estimer le coût total d’un salarié au SMIC dans une entreprise.
Les charges sociales et fiscales
Pour chaque salarié, l’employeur doit s’acquitter de différentes charges sociales et fiscales qui s’ajoutent au salaire brut. Ces charges sont regroupées en deux catégories :
- Les cotisations patronales : elles représentent la part des charges supportée par l’entreprise. Elles incluent notamment les cotisations d’assurance maladie, vieillesse, chômage ou encore celles relatives aux accidents du travail.
- Les cotisations salariales : elles correspondent à la part des charges prélevées directement sur le salaire brut du salarié. Elles comprennent principalement les cotisations de retraite complémentaire, de prévoyance et les contributions au remboursement de la dette sociale (CRDS).
Au total, ces charges représentent environ 40% à 45% du salaire brut, soit une somme variant entre 450 et 550 euros pour un salarié au SMIC.
Le salaire brut et net
Le salaire minimum interprofessionnel de croissance, ou SMIC, est le montant minimal que doit percevoir un salarié en France. Il s’agit d’un salaire horaire brut qui est revalorisé chaque année. En 2021, il est fixé à 10,25 euros.
Pour évaluer le salaire brut d’un salarié au SMIC sur la base d’un temps plein (35 heures par semaine), il faut multiplier ce taux horaire par le nombre d’heures travaillées dans le mois :
Salaire brut = Taux horaire du SMIC x Nombre d'heures mensuelles
Ainsi, pour un salarié au SMIC travaillant 35 heures par semaine, le salaire brut mensuel sera d’environ 1 500 euros.
Pour obtenir le salaire net, il faut déduire les cotisations salariales du salaire brut :
Salaire net = Salaire brut - Cotisations salariales
En prenant en compte les cotisations salariales mentionnées précédemment, le salaire net d’un salarié au SMIC sera d’environ 1 175 euros.
Les avantages en nature et frais professionnels
Outre le salaire brut et les charges sociales, l’employeur peut également être amené à financer certains avantages en nature ou frais professionnels pour ses salariés. Ces éléments doivent également être pris en compte lorsqu’on calcule le coût d’un salarié au SMIC :
- La mutuelle santé d’entreprise : les employeurs ont l’obligation de proposer une complémentaire santé à leurs salariés et de prendre en charge au moins 50% des cotisations. Le coût annuel moyen pour l’employeur est d’environ 300 à 400 euros par salarié.
- Les tickets restaurant : si l’entreprise propose des titres-restaurant à ses salariés, elle doit financer au moins 50% de leur valeur faciale. Selon la participation de l’entreprise, le coût mensuel peut varier entre 50 et 100 euros par salarié.
- Le remboursement des frais de transport : l’employeur est tenu de rembourser 50% du prix des abonnements aux transports publics utilisés par le salarié pour se rendre sur son lieu de travail. Ce montant varie selon la localisation de l’entreprise et le type d’abonnement souscrit.
- Les indemnités kilométriques : dans certains cas, l’employeur peut être amené à rembourser les frais de déplacement engagés par le salarié au moyen de son véhicule personnel. Les montants sont fixés par l’administration fiscale selon un barème spécifique.
Le coût total d’un salarié au SMIC
Pour estimer le coût total d’un salarié au SMIC, il convient d’additionner le salaire brut, les charges sociales et patronales, ainsi que les éventuels avantages en nature et frais professionnels :
Coût total = Salaire brut + Charges sociales et patronales + Avantages en nature et frais professionnels
Ainsi, le coût total d’un salarié au SMIC peut varier en fonction de la structure des charges et des avantages proposés par l’entreprise. On peut estimer une fourchette comprise entre 2 400 et 2 800 euros par mois.
Les aides et exonérations pour l’embauche d’un salarié au SMIC
Il existe plusieurs dispositifs d’aides et d’exonérations dont peuvent bénéficier les entreprises lorsqu’elles embauchent un salarié au SMIC. Parmi les plus courantes, on retrouve :
- Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) : il s’agit d’une réduction d’impôt sur les sociétés calculée sur la base des rémunérations versées aux salariés, à hauteur de 6% du montant des salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC. Cette mesure a été supprimée au 1er janvier 2019 et remplacée par une baisse des cotisations patronales.
- Les allègements généraux de cotisations patronales : ils concernent les entreprises qui emploient des salariés dont les rémunérations sont inférieures ou égales à 1,6 fois le SMIC. Le montant de l’allègement dépend du niveau de rémunération et peut atteindre jusqu’à 28% du salaire brut.
- Les aides à l’embauche pour les PME : cette aide s’adresse aux entreprises de moins de 250 salariés qui embauchent un salarié en CDI ou en CDD d’au moins 6 mois. Elle est attribuée sous condition de rémunération et peut aller jusqu’à 4 000 euros sur deux ans.
Ces dispositifs permettent ainsi de réduire le coût pour l’employeur lorsqu’il envisage l’embauche d’un salarié au SMIC.